Le Scottish fold : sujet d'études scientifiques

Thèses françaises 
Nous n'avons pas encore percé tous les secrets de la variété des Scottish ou des Highlands "fold" ! Mais en France, nous pouvons citer deux thèses vétérinaires : 


Celle du Dr. Candice BELLEGARDE, présentée et soutenue publiquement devant la faculté de médecine de Créteil en 2012 sous la direction de Marie ABITBOL (généticienne). 
TITRE : Etude radiographique des caractères Fold et Straight chez des chats Scottish et British, 2012. 

Présentation :

"L’ostéochondrodysplasie a été décrite chez tous les chats Scottish Fold étudiés dans la littérature, même chez les chats Fold hétérozygotes, qui présentent tous des lésions visibles à la radiographie.
Dans un premier temps, cette étude s’est intéressée à l’histoire de la race Scottish Fold, à la découverte des anomalies cliniques associées à la mutation Folded ear, ainsi qu’aux caractéristiques radiologiques et histologiques de l’ostéochondrodysplasie.
Dans un second temps, nous avons voulu savoir si les chats Straight, issus d’un mariage entre un chat Fold et un chat à oreilles droites (British ou Straight) étaient susceptibles de présenter des lésions radiographiques d’ostéochondrodysplasie.
Pour ce faire, des radiographies des extrémités des membres et de la queue de chats Fold, British et Straight ont été effectuées et comparées.
Tous les chats Fold inclus dans l’étude ont présenté des lésions d’ostéochondrodysplasie de gravité variable, alors que les chats British et Straight ne présentaient aucune lésion comparable."

Conclusion : 

"L’ostéochondrodysplasie du Scottish/Highland Fold est une maladie aujourd’hui connue pour affecter tous les chats Fold. En effet, bien que ce ne soit pas le cas des signes cliniques, les lésions radiographiques sont systématiquement observées chez tous les chats Fold, même hétérozygotes. Le but de notre travail était de déterminer si ces lésions pouvaient être retrouvées sur les chats Straight, issus d’un mariage entre un chat Fold et un chat à oreilles droites, British ou Straight. Nous avons donc recruté 36 chats, dont 18 chats British, six chats Fold et 12 chats Straight. Tous ces chats ont été admis au service d’imagerie médicale de l’ENVA où nous les avons examinés avant de faire des clichés radiographiques des extrémités de leurs quatre membres ainsi que de leur queue.
Cette étude radiographique a montré que les chats Straight et British se distinguent tous deux des chats Fold par l’absence de lésion d’ostéochondrodysplasie. En effet, les six chats Fold ont présenté des lésions radiographiques évidentes, alors qu’aucun des 12 chats Straight étudiés n’a montré de lésions comparables à celles trouvées chez les chats Fold. Seules quelques lésions mineures de sclérose ont été mises en évidence chez quatre chats Straight, ces lésions étant non spécifiques de l’ostéochondrodysplasie. De plus, la fréquence d’apparition de ces lésions ne présentait pas de différence statistiquement significative avec celles observées chez les 17 chats British radiographiés de notre étude.
Ainsi, dans notre étude, les chats Straight issus d’un parent Fold ne présentaient pas de signes cliniques ni de lésions d’ostéochondrodysplasie radiographiquement visibles. Ils étaient donc morphologiquement, cliniquement et radiographiquement identiques à des chats British."

Texte intégral en ligne

Celle du Dr. Virginie BERNEZ-BALANDRAUD, présentée et soutenue publiquement devant la faculté de médecine de Créteil en 2003.
TITRE : Contribution à l'étude du phénotype chez le Scottish Fold, 2003. 

Présentation : 

"La mutation génétique, « folded ear », responsable de la pliure des oreilles vers l’avant chez les chats de race Scottish Fold, est autosomique dominante. Les sujets porteurs de ce gène développent à des degrés divers des anomalies ostéo-articulaires sur les extrémités distales des membres et sur la queue. Elles correspondent à une ostéochondrodysplasie et sont décelables aux examens clinique et radiographique.
Dans les années soixante-dix, des scientifiques ont montré que ces anomalies osseuses sont toujours présentes chez les individus homozygotes pour le gène « folded ear » ce qui a conduit à interdire les mariages entre deux chats à oreilles pliées. Récemment, ces lésions ont également été suspectées sur des individus hétérozygotes.
Notre étude, destinée à dresser un bilan dans les élevages français de race Scottish Fold, est basée sur une étude parallèle de pedigrees et de clichés radiographiques sur des chats Scottish Fold, « Scottish Straight » et British Shorthair. Elle confirme que les chats de race Scottish Fold hétérozygotes ont des anomalies ostéo-articulaires de gravité variable et décelables à l’examen radiographique. Aucun des seize chats Scottish Fold examinés n’était indemne d’anomalie radiographique ostéo-articulaires.
Le gène « folded ear » semble déterminant dans la présence de l’ostéochondrodysplasie chez les chats Scottish Fold.
La présence de polygènes et ou de QTLs délétères aggravants n’a pu être clairement démontrée dans cette étude. Ainsi, la cause de la variabilité des lésions et des troubles locomoteurs observée chez les Scottish Fold hétérozygotes reste à expliquer."

Conclusion : 

"Cette étude montre une opposition nette entre, d’une part les « Scottish Straight » et les British, d’autre part les Scottish Fold. Les premiers ne montrent pas de signes radiographiques d’ostéochondrodysplasie, alors que les 15 sujets Scottish Fold étudiés ici, tous hétérozygotes sur la base des pedigrees, ont tous montré des anomalies radiographiques spécifiques à des degrés divers.
La première conclusion, d’ordre génétique, est que l’allèle mutant Fd semble bien expliquer la majorité du phénotype pathologique d’ostéochondrodysplasie. Avec le nombre limité d’animaux que nous avons pu étudier, nous ne pouvons pas confirmer notre hypothèse de départ, à savoir l’existence de polygènes et/ou de QTLs délétères aggravant l’effet de Fd. La variabilité des lésions et symptômes observée chez les Scottish Fold reste donc inexpliquée. Il en résulte une impossibilité à définir une stratégie efficace de sélection visant à éradiquer ou limiter le problème de l’ostéochondrodysplasie dans la race.
La seconde conclusion, d’ordre félinotechnique, est que les éleveurs ne peuvent pas garantir actuellement la santé ostéo-articulaire des Scottish Fold qu’ils produisent et vendent, même s’ils sont hétérozygotes au locus Fd. En effet, tous ou la grande majorité de ces chats ont des anomalies liées à l’ostéochondrodysplasie héréditaire décrite dans la race. Par rapport aux conclusions alarmistes des articles anglo-saxons sur ce sujet, notre étude montre que, au moins dans la population des Scottish Fold français, existent des chats hétérozygotes qui, tout en montrant des anomalies radiographiques ostéo-articulaires, ne développeront vraisemblablement pas de trouble clinique et auront une vie normale. Cependant, il apparaît
aussi que, en l’état actuel des connaissances, il est impossible de prédire à l’éleveur ou à l’acquéreur comment et à quelle vitesse vont évoluer ces lésions, et donc si le chat sera ou non handicapé sur le plan locomoteur.
Cette limite concernant le pronostic, ainsi que les connaissances incomplètes concernant le mode de transmission de l’ostéochondrodysplasie, doivent être impérativement prises en compte par les instances nationales et mondiales qui décident de la reconnaissance des races félines en se basant sur des critères d’esthétique, techniques, mais aussi d’éthique."

Texte intégral en ligne

Articles : 

Estimation de la prévalence de l'ostéochondrodysplasie chez les chats Scottish Fold australiens : étude rétrospective utilisant les données de VetCompass, 22 février 2024, Vétérinaire33.