Les dépenses à prévoir...

 

chatte écossaise

Bien lire dans le détail les prestations de l’éleveur dans la description de ses annonces et/ou de ses conditions générales de cession pour pouvoir évaluer le coût réel d’adoption du chaton, c’est très important: En effet, quelles sont les dépenses qui restent à la charge de l’acquéreur dans les premiers mois qui suivent l’adoption ? L’éleveur doit pouvoir aider l’acquéreur à les évaluer, et sur de bonnes bases, pour lui éviter de mauvaises surprises en rentrant à la maison avec son petit ronronneur préféré. Un adoptant averti en vaut deux 😉. Voici quelques premières informations utiles à ce sujet: 

L’évaluation des coûts de cession d’un chaton [entre 1000/1200 et 1700 euros si ce n’est plus] doit prendre en compte toutes les dépenses occasionnées lors de l’adoption d’un chat de compagnie : y compris la 3ème injection de la primo-vaccination des valences essentielles (E ou “core vaccines”) chez le chat : coryza, typhus (CRP) à faire à l’âge de 4 mois ainsi que la stérilisation à faire entre 6 et 7 mois. 
En effet, lorsque vous achetez un chaton < de 4 mois pour la compagnie, il vous restera probablement encore à payer : 

1) une consultation vaccinale du 2e rappel
2) une stérilisation vers l’âge de 6/7 mois

1) une consultation vaccinale : avec le vétérinaire de votre choix pour la 3ème injection. En effet, le protocole vaccinal recommandé pour la primo-vaccination compte: une première injection à 8 semaines, puis un 1er rappel à 12 semaines, puis un 2ème rappel à 16 semaines environ. Il n’est pas raisonnable de réduire ses dépenses en évitant cette dernière consultation vaccinale. Mieux vaut dans ce cas économiser, dans un premier temps, sur l’achat de nombreux accessoires ou arbres à chats de luxe hors de prix. Le chaton est un être vivant susceptible de tomber malade et a fortiori faute de soins préventifs suffisants. À l’âge adulte votre chat sera un animal résistant et s’il est bien suivi (soins et alimentation équilibrée et adaptée), une seule consultation par an (pour le rappel de vaccination) sera à prévoir (sauf petits bobos accidentels dans de rares cas) et un accompagnement plus exigeant lorsqu’il sera "senior" et même désormais "super-senior".   

✅ Ce protocole de primo-vaccination respecte la croissance du chaton et l’évolution de son système immunitaire ("dilution" des anticorps dans un organisme dont la croissance est très rapide jusqu’à l’âge de la pleine maturité sexuelle): 3 injections sont donc nécessaires pour assurer une protection efficace à votre chaton jusqu’à son 1er anniversaire et la fin de sa croissance ! 
⚠️ Ceci est trop souvent négligé (tant par les adoptants que par les éleveurs qui ne leur précisent pas…). Je l’ai observé par expérience sur les retours du "SAV". Certains adoptants, après la cession, ne vont pas chez le vétérinaire faire cette 3ème injection (ou parfois leur vétérinaire lui-même leur dit que ce n’est pas nécessaire 😌). 

Pourtant on ne peut pas garantir la protection optimale du chaton de 12/13 semaines (qui pèse en moyenne dans notre race à cet âge entre 1,2 et 1,6 kg) jusqu’à l’âge adulte (où ce jeune adulte aura au minimum doublé ou triplé sa masse corporelle) sans cette 3ème injection à l’âge de 4 mois. L’adoptant prend donc le risque de voir son chaton développer, par exemple, un syndrome Coryza (même atténué) et l’éleveur de se voir reprocher la "mauvaise santé" du chaton 😬. L’éleveur pourtant ne peut pas être tenu responsable de tout et surtout sur le long terme… et ne connaît pas toujours le contexte environnemental qui pourrait être à l’origine du problème. Le vétérinaire traitant est là pour conseiller ses maîtres. L’éleveur doit aussi faire un effort pédagogique et se faire le relais des conseils prescrits par son propre vétérinaire sanitaire qui a donné son accord pour faire son suivi d’élevage (consentement déclaré à la DDPP), et avec qui l’éleveur a pu réfléchir, lors de la rédaction de son règlement sanitaire, aux protocoles les plus adaptés à sa structure (dont les conseils à donner aux acquéreurs). Ce règlement est validé et révisable au moins tous les ans lors de la visite annuelle de l’élevage où le vétérinaire désigné pourra observer in situ ce qui peut être encore amélioré. A l’année, ce vétérinaire se montrera attentif au Registre de santé réglementaire et obligatoirement tenu à jour par l’éleveur qui ne manquera pas de lui apporter et à lui faire signer à chaque consultation.  

⚠️Quoiqu’il en soit, il est plus prudent pour l’adoptant de programmer une visite chez son vétérinaire dans les délais légaux qui suivent la cession pour bénéficier de l’expertise des vices rédhibitoires (s’ils existent !) très clairement stipulés dans le code rural. Passé le délai, si ces très rares problèmes se révèlent, l’adoptant ne pourra plus faire valoir ses droits auprès de l’éleveur (remboursement partiel ou total)… soit dans les quinze jours / trois semaines qui suivent la date de la cession. 

✅ Aussi, dès le jour de la cession, nous conseillons à l’adoptant de fixer à l’avance un rendez-vous à la clinique vétérinaire qu’il aura choisi pour l’injection de ce dernier rappel primo-vaccinal, et, à cette occasion, de bénéficier d’un examen de santé du chaton par son propre vétérinaire (autre que celui qui fait le suivi d’élevage = expertise contradictoire possible). 

C’est pourquoi, j’impose, en quelque sorte, cette visite vaccinale à l’adoptant en décidant de la prendre en charge dans le prix facturé (sous conditions et en en demandant les garanties). C’est dans votre intérêt et celui de la santé du chaton que je le fais.     

2) une stérilisation à faire entre 6 et 7 mois : pour un chat de compagnie, cette stérilisation est indispensable (tant pour le chat que pour son maître !). La stérilisation est facturée plus chère pour les femelles que pour les mâles par les cliniques vétérinaires. Dans les deux cas, il est préférable de la prévoir un peu avant le début de la puberté (mais surtout pour les mâles). Cette stérilisation, à cet âge, est sans aucun risque (si on respecte les précautions d’usage et que l’on a bien choisi sa clinique vétérinaire 💯 %). 

⚠️ Certains éleveurs effectuent une "stérilisation précoce", c’est-à-dire, faite par leur propre vétérinaire avant le départ du chaton à trois mois. Cette stérilisation précoce n’est pas, quoi que l’on en dise, sans aucun risques…  en effet, dans certains cas, il n’est même pas du tout recommandé de le faire (par exemple chez les très jeunes mâles dont les deux testicules, à cet âge précoce, ne seraient pas encore descendus : ce qui rend l’opération chirurgicale beaucoup plus complexe et délicate sur un animal au système génital encore minuscule). Je ne suis pas contre la stérilisation précoce (et elle présente bien des avantages également), seulement, c’est à considérer au cas par cas ! Par sécurité, je ne peux donc pas prétendre céder un chaton à partir de 3 mois déjà stérilisé de façon systématique, comme d’autres éleveurs le proposent. Ce ne serait pas raisonnable, en effet, dans certains cas et d’un point de vue strictement médical : c’est pourquoi (entre autres raisons), je ne le fais pas a priori. C’est mon choix d’éleveur (en relation étroite avec le vétérinaire qui fait mon suivi d’élevage). 

Pour autant, en tant qu’éleveur, je dois veiller à ce que les chatons cédés pour la compagnie soient bien stérilisés avant l’âge de la puberté. 

C’est pourquoi, je prends à ma charge le coût de la stérilisation ultérieure (sous conditions et en en demandant les garanties).    

✅ Ainsi, sur la base d’un chaton qui serait évalué à 1600 euros par exemple (tout compris), puisque je n’aurai plus le chaton en ma possession (étant adopté généralement avant l’âge de 4 ou 7 mois), je déduis du montant initial, par une indemnité forfaitaire, le coût de la visite vaccinale à 4 mois et le coût de la stérilisation entre 6 et 7 mois restant par conséquent à la charge de l’adoptant qui devra la demander lui-même et la payer directement à son vétérinaire. C’est pourquoi je considère que c’est une "indemnisation".  

Cette indemnité (entre 150 et 250 euros) est donc précisée et garantie sur facture : 

Par exemple : pour un chaton dont le coût total d’adoption est évalué à 1600 euros (tout compris) :

Évaluation du coût de l’adoption du chaton
1600 €
Indemnité forfaitaire (mâle)
- 150 €
Prix de vente du chaton (facturé après déduction forfaitaire)
1550 €


Un autre exemple : vous craquez sur des chatons de différentes provenances. Dans le premier cas, le prix annoncé s’élève à 1200 euros et dans un autre cas, il s’élève à 1500 euros (à qualité égale et comparable a priori ^^). Vous vous direz, "je choisis l’éleveur qui propose le chaton à 1200 euros"… sauf que vous ne ferez peut-être pas attention à certains détails qui pourtant n’en sont pas ! Dans le cas du chaton proposé à 1200 euros, vous aurez peut-être encore à payer une 2ème, puis une 3ème injection ( = deux consultations vaccinales chez le vétérinaire à votre charge en plus), sans compter le vermifuge sur prescription vétérinaire à lui donner avant chaque vaccination (et peut-être même que dans le pire des cas votre chaton n’aura jamais été vermifugé (oups !) ni même sa mère (double-oups !) ni avant la saillie, ni avant la mise-bas et ni au moins deux fois durant le temps d’allaitement (triple-oups !) au même moment que ses chatons 🙃), puis ensuite, vous aurez à payer la stérilisation à faire entre 6 et 7 mois… alors que l’éleveur qui proposait son chaton à 1500 euros tenait peut-être compte de toutes ces dépenses (avant, pendant et après) dans l’évaluation du coût du chaton (y compris la stérilisation lorsqu’elle est pratiquée de façon précoce) : ce qui peut expliquer la différence de prix. En définitive, le chaton à 1200 euros vous aura coûté également 1500 euros, voire même plus. L’éleveur n’était donc pas "moins cher" que l’autre… et le critère de choix basé sur le prix de vente du chaton n’est jamais le meilleur. Dans le cas contraire, il y a aussi des annonces de chatons dont la photographie montre déjà qu’il a les yeux qui coulent ^^ (l’éleveur ne doit donc pas les lui nettoyer souvent, et même pas pour la photo choisie pour l’annonce = faites demi-tour) et qui sont mis en vente à 1500 euros (sans que la prestation qui justifierait ce tarif ne soit clairement détaillée), et d’autres chatons en parfaite santé et élevés en famille dans la douceur du foyer de l’éleveur (et non dans un sous-sol aménagé) qui sont mis en vente à 1200/1300 euros (voire moins selon les races et la situation). Le pedigree (Loof) est également très important : les reproducteurs ont-ils un titre de champion et/ou champion international ?… ou au moins un certificat de conformité à la race ? Le chaton est-il cédé avec une identification ADN et un certificat de filiation (qui prouve que les géniteurs déclarés par l’éleveur sont bien les parents biologiques de votre chaton) ? Seule cette "vérification de parenté" certifiée par un laboratoire agréé par le Loof vous le garantira. Le pedigree ne fait que reprendre ce que l’éleveur déclare aux services du Loof. Leurs moyens de contrôle ne sont pas inexistants mais restent limités. Il n’y a que le test de la comparaison des ADN [géniteurs/chatons] qui peut démontrer la filiation biologique et ce, dans l’idéal et pour les générations futures, pour l’ensemble de la parenté. Dans la race des écossais, ce test de filiation étant devenu obligatoire depuis juillet 2020, ce sera le cas. C’est un travail patient à considérer sur le long terme… 

⚠️ La dépense pour des tests génétiques supplémentaires pour les chatons "fold" et le coût plus cher pour la stérilisation d’une femelle (à la charge de l’adoptant ou de l’éleveur) impliquent des différences sur le prix de la valeur initiale 👑 et/ou du montant de l’indemnisation forfaitaire.

⚠️ Avant de choisir votre vétérinaire et de prendre rendez-vous, pour ne pas avoir de mauvaises surprises, renseignez-vous bien sur les tarifs de ses différentes prestations. Cela peut aller du simple au double… pourtant, un vétérinaire cher n’est pas forcément un meilleur praticien. Cela dépend beaucoup aussi, il est vrai, des lieux d’exercices. 

👑 Ce que j’appelle "valeur initiale", c’est ce que le chaton a pu coûter à l’éleveur et ce qu’il peut coûter globalement pour être cédé comme chat de compagnie (c’est-à-dire stérilisé entre 3 et 7 mois environ contrairement à un chaton qui serait cédé (sur des critères précis) à un éleveur pour la reproduction). Un chaton de race n’est pas précisément un chou-fleur breton (même s’il est très chou !), une peluche décorative (même s’il est très beau !), et encore moins une voiture coté à l’argus (même s’il peut ronronner au quart de tour et bien plus vite qu’un moteur turbo diesel !): c’est tout simplement un animal de l’espèce féline (petit carnivore domestique) ; et in fine un petit être vivant qui n’aurait qu’une valeur marchande très relative. Ce n’est pas non plus un animal de rente (comme le sont les animaux de ferme dont l’élevage répond à des problématiques bien différentes). En réalité, le chaton est "inestimable" au sens propre comme au sens figuré. La cession d’un chaton de race est un "échange" ou une "transition" qui doit privilégier avant tout une relation de confiance et de respect réciproque entre l’éleveur et l’acquéreur (ou adoptant) qui va prendre le relais et pour plusieurs années! L’éleveur (qui par définition est le propriétaire de la mère-chatte) a fait naître la portée (dans le cadre d’un projet réfléchi et contrôlé), s’est occupé de la chatte gestante, s’est montré très attentif lors de la mise-bas (j’ai pu être à leur côté à chaque fois et mes chattes réclament toujours ma présence!), s’est montré très vigilant durant l’allaitement et a observé les courbes de poids de chaque chaton par des pesées quotidiennes de contrôle de croissance, puis a initié le sevrage très progressivement, etc. ; l’éleveur a assuré les soins de prévention, comme le nettoyage des yeux (afin d’éviter des conjonctivites) ou l’hygiène des conduits auditifs (à contrôler afin d’éviter des infections), a suivi le protocole de primo-vaccination recommandé, ainsi que celui de la prévention des parasitoses (externes ou internes)… cette liste n’est pas exhaustive ! Comment tarifer en plus des dépenses engagées par l’éleveur tout le temps consacré ?

Les retours positifs des acquéreurs sont notre seule récompense/rémunération et dans le cas d’un petit ou d’un gros bobo, l’éleveur qui n’est nullement indifférent au devenir du chaton peut être consulté et donner des conseils bienveillants. Toutefois, il est toujours recommandé de contacter le vétérinaire que l’acquéreur aura choisi. Les rôles sont clairement définis par la loi et pour l’éleveur aller au-delà de simples conseils d’orientation et de prévention (prescrit par son propre vétérinaire sanitaire déclaré à la DDPP) équivaut à un exercice illégal de la médecine vétérinaire. L’éleveur (à moins qu’il ne soit lui-même docteur en médecine vétérinaire) n’a pas les "compétences" de celui-ci. L’éleveur peut acquérir de par ses formations, son expérience bien des connaissances très utiles (et même pour les vétérinaires eux-mêmes 👩‍🎓 👨‍🎓), mais il n’est pas pour autant agréé et inscrit au Conseil national de l’Ordre des vétérinaires qui est le garant d’une profession sérieuse et très réglementée. Attention donc à tout ce qui peut circuler sur les réseaux sociaux et divers blogs : il y a de tout (du bon et du très mauvais) ! Facebook, par exemple, n'est pas un amphithéâtre de l’EnvA …  prudence! Restez vigilants.
Il faudra donc prévoir une consultation minimum/an avec un vétérinaire dont les honoraires, selon les cliniques, restent raisonnables et accessibles. Une alimentation de qualité est également très importante pour prévenir certaines pathologies. Dans ce domaine plus encore, soyez vigilant… chacun donne son avis sur intenet : mais la jolie étiquette ou les phénomènes de mode ne font pas forcément la qualité de la nourriture. Il y a beaucoup de "marketing" derrière cela, et beaucoup trop de contre-informations dans le domaine de la nutrition circulent pour se faire valoir. Néanmoins, il y a de la qualité (à n’en pas douter), mais le tri reste difficile à faire et se révèle parfois très coûteux … et n’est pas sans dommage sur l’équilibre alimentaire de votre compagnon à quatre pattes et sa santé, car il y a aussi du mauvais qui vous fera prendre des risques à moyen ou à long terme. Les vétérinaires sont concernés et peuvent être de bon conseil … l’éleveur aussi a sa propre expertise ! Il peut conseiller ce qu’il donne lui-même à manger à ses chats dont il prend le plus grand soin. Il peut aussi apprendre de ses erreurs et réviser ses choix.     

Merci de m’avoir lu !
Élia 
Chatterie de La Gavottine 
Seine-et-Marne