Chat coûte un max !
Pour pouvoir répondre à cette interrogation bien légitime, l’éleveur doit faire preuve de pédagogie et expliquer aux futurs adoptants quel est le montant de ses dépenses. En effet,
Combien cela coûte à l’éleveur ? :
1) la prise en charge d’une gestation et d’une portée ?
2) la gestion annuelle d’une chatterie ?
Conditions de cession de nos chatons :
3) quel est le prix de cession des chatons ?
Selon les conditions de cession et leurs caractéristiques propres, nos chatons sont cédés à partir de 1200 euros.
1) la prise en charge d’une gestation et d’une portée : coût d’une saillie extérieure, frais des soins et des consultations vétérinaires pour le suivi de gestation (vermifuges, antiparasitaires externes, 2 échographies et 1 radiographie, etc.), alimentation super-premium spéciale pro pour chatte gestante et allaitante, suivi de deux ou trois consultations chez le vétérinaire pour les chatons (identification, primo-vaccination à 8 et 12 semaines, certificats de bonne santé), coûts des tests génétiques spécifiques à cette race, produits de soins et d’hygiène, alimentation super-premium Mother & Babycats (mini-croquettes, mousse de pâté) et croquettes chatons jusqu’au départ de la chatterie, les frais d’enregistrement des chatons au Loof, la préparation du petit trousseau offert par l’éleveur (1 vermifuge et 1 doudou portant l’odeur de sa maman et la préparation de tous les documents imprimés (résultats des tests, contrats de réservation, attestation de cession, facture, livret de santé et conseils), et une clé USB contenant des photos, des guides et divers documents numérisés…
→ Sur un chaton qui serait cédé à 1600 euros, à ce stade, les dépenses engagées par l’éleveur (sur la trésorerie de son élevage) avant de recevoir le versement des arrhes pour la réservation d’un chaton, puis du produit de sa vente, on a une répartition proportionnelle des dépenses calculée pour 1 chaton, de l’ordre de 50%.
2) la gestion annuelle d’une chatterie : il n’y aurait pas d’adorables chatons sans reproducteurs de grande qualité (coût pour l’achat de futures reproductrices ou reproducteurs, et/ou "manque à gagner" si l’on préfère garder un chaton sur une portée de chez nous, etc.) ; sans soins et frais vétérinaires (vaccins, tests de santé, tests génétiques, traitements antiparasitaires, suivi de santé spécifiques, diffuseurs de phéromones, et, dans le pire des cas, médicaments, petits bobos à soigner, maladies, accidents), sans l’apport d’une alimentation super-premium à adapter aux spécificités et besoins nutritionnels de chaque chat ; sans petites friandises et/ou compléments alimentaires (pâtes vitaminées, pâtes anti-boules de poil), sans l’achat de produits de soins et d’hygiène… il n’y aurait pas non plus de chatons cédés avec l’obtention d’un pedigree Loof avec toutes les garanties de santé, de qualité et de conformité à la race, sans la présentation des reproducteurs aux expositions félines (titres, diplômes, qualification (SQR), prix de beauté, etc.) ; sans les frais d’inscription, de préparation et de déplacement qui vont avec ; sans les frais d’édition des diplômes (Ch. Ch. Inter. etc.) ; sans le montant des adhésions annuelles à son club de race, une fédération féline ou encore de son syndicat professionnel ; sans le paiement de ses charges, assurances, cotisations et diverses taxes (MSA, impôts sur le revenu, etc.) ; sans le paiement des visites annuelles de contrôle du vétérinaire sanitaire déclaré à la Préfecture et qui assure le suivi d’élevage ; sans les frais des formations (initiales et continues) pour être qualifié et avoir le droit d’exercer, pour approfondir ses connaissances dans l’élevage et l’espèce féline ; sans l’achat de guides des "bonnes pratiques" d’élevage et de documentation en médecine vétérinaire ; sans l’achat régulier de jouets (qui roulent ou qui pendouillent), d’accessoires et de matériel plus ou moins durable (arbres à chats, bacs à litière, caisses de transports, cages d’exposition) ; sans les frais pour la mise aux normes, établies par la DDPP/DDSV, de l’agencement et de l’aménagement de la chatterie ; sans les frais d’achat de produits d’entretien de l’habitat (détergents et désinfectants) ; sans la rémunération occasionnelle d’un(e) pet-sitter qualifié(e) ; sans les frais d’abonnement pour être répertorié dans les annuaires d’éleveurs, pour créer son site web et travailler avec un logiciel de gestion d’élevage
→ Sur un chaton qui serait cédé à 1600 euros, à ce stade, les dépenses engagées par l’éleveur dépassent largement les 50% restants. Le prix du chaton de race compte donc également une participation aux frais annuels de l’éleveur, à la charge de l’adoptant, par une répartition proportionnelle des dépenses calculée pour 1 chaton et l’évaluation de son coût réel et de son prix de vente pour la cession.
Le schéma ci-dessous illustre clairement la répartition de ces dépenses sur la base d’un chaton cédé à 1600 euros :
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3) quel est le prix de cession des chatons ?
Nous souhaitons avant tout rencontrer des adoptants avec qui pouvoir lier (et garder) une relation de confiance réciproque. C’est ce qui nous importe avant tout ! Nous ne choisissons donc pas de céder nos chatons au plus offrant ! Selon les conditions (et le détail de la prestation), nos chatons sont donc cédés à partir de 1200 euros, et, selon leurs caractéristiques propres (spécificités morphologiques : longhair/shorthair ; straight/fold ; mâle/femelle), les tarifs des chatons cédés pour la compagnie peuvent varier entre 1200 et 1500 euros : ce qui n’est pas une fourchette de prix excessif comparée à d’autres annonces (de qualité et de garantie égales) pour des chats de cette race et de cette qualité.
L’adoptant, en effet, doit bien regarder dans les annonces le prix de la prestation dans le détail : le chaton dit "vacciné" a t-il bien reçu le protocole de primo-vaccination complet : 1ère injection à 8 semaines / 2ème à 12 + 3ème à 16 (à prévoir) ? Ou bien le chaton n’a t-il reçu qu’une seule injection ? Dans ce cas, l’adoptant devra compter à sa charge les deux autres injections (2 consultations entre 60 et 90 euros chacune) et prendra, malheureusement, le risque d’adopter un chaton âgé de 3 mois ou plus qui n’aura pas pu recevoir, avec qu’une seule injection, une protection vaccinale suffisante et efficace. Le chaton est t-il vendu déjà stérilisé ou non ? La stérilisation précoce a t-elle été pratiquée par un vétérinaire ayant reçu une formation spécifique et/ou suffisamment d'expérience pour pratiquer des stérilisations précoces ? Sachant que celle-ci n’est forcément pas dans tous les cas recommandée, l’éleveur a t-il bien évalué, avec son vétérinaire, le bénéfice/risque en faisant du cas par cas ? Le chaton est-il cédé assuré durant 3 mois à compter du jour de la cession pour maladie/accident/décès ?
→ Ce tarif rembourse t-il l’éleveur de tous ses frais annuels ? La réponse est : OUI et NON.
Je m’efforce de maintenir un budget annuel équilibré : dépenses/recettes, afin de reconstituer d’une année sur l’autre ma trésorerie et pouvoir faire face à toutes les dépenses de l’année suivante (et par conséquent celles aussi de la prochaine portée). Très sincèrement, je n’y arrive pas encore. Certains investissements le seront peut-être à plus long terme (aménagements de la chatterie, mise aux normes de la DDPP/DDSV, achat d’une reproductrice, etc.). Je ne souhaite pas non plus proposer des prix de cession trop élevés pour y remédier et je comprends bien que 1500/1600 euros un chat de race de compagnie, c’est une somme importante pour beaucoup de famille (et je les approuve tout à fait).
→ Ce tarif permet-il de rémunérer l’éleveur de toutes les heures passées à prendre soin quotidiennement des chatons et des reproducteurs ? La réponse est : NON.
Toutes les heures consacrées à ces soins, à nourrir, soigner, toiletter les chats et chatons, à nettoyer l’habitat et respecter les mesures d’hygiène très strictes du règlement sanitaire, au temps consacré pour les allers et retours chez le vétérinaire et les déplacements sur une exposition… à ranger et classer les documents, à travailler sur le site ou le logiciel de gestion d’élevage, à répondre au téléphone, aux courriels, lorsque vient le temps de publier des annonces et proposer mes chatons à l’adoption… moment toujours difficile et parfois très anxiogène (vais-je trouver une famille convenable pour mon mini-doux que j’ai vu naître, tété sa mère, dont j’ai nettoyé les yeux et peser tous les jours ?)… L’adoption va t-elle bien se passer ? Vais-je pouvoir éviter une proposition louche, éviter la revente illicite du chaton, un abandon, etc.
Tout ce temps est inestimable (au sens propre comme au sens figuré), aussi, il n’est pas estimé et pris en compte dans les tarifs proposés. Je respecte néanmoins les éleveurs français qui font le choix de faire de l’élevage félin leur activité professionnelle principale et de "gagner leur vie" sur les bénéfices dégagés sur le produit de la vente des chatons. Se rendant entièrement disponibles à leurs chats, ils sont très certainement tout aussi passionnés et dévoués et font un travail bien exigeant et difficile. Mais, dans ce cas, il faut avoir un effectif important de reproducteurs (étalons, femelles) et donner naissance à beaucoup de portées par an et on entre là, dans une tout autre dimension. Les structures mises en place doivent s’adapter et répondre aux difficultés spécifiques que pose la cohabitation d’un grand nombre de chats et risquent de ressembler peu à peu à l’agencement d’un chenil plus qu’à une chatterie… Ce n’est pas mon choix. Sincèrement, j’aurais peur de ne pas y arriver et ne pas pouvoir m’occuper correctement de tous mes chats et chatons, ou, dans le pire des cas, de transformer avec le temps mon petit élevage familial en véritable "usine à chatons".
Les conditions de vie des chats ne sont pas non plus les mêmes et peuvent mêmes être contraires aux besoins physiologiques et comportementaux des félins. Le chat de compagnie aime avant tout sa tranquillité, profiter sans contrainte du canapé du salon, du coussin près de la fenêtre ou du radiateur, réclamer quand il l'aura décider : des jeux, des câlins, des gratouilles et, en tant qu’observateur privilégié, participer à la vie de famille de ses maîtres !
💉 On remarquera également, par le graphique présenté ci-dessus, que plus de 55 % des dépenses de l’éleveur peuvent être consacrées aux divers frais vétérinaires. C’est de loin son budget le plus important. Un éleveur "sérieux", quoique économe et raisonnable par nature (autrement il ne serait pas "sérieux"), ne peut pas sacrifier ses frais vétérinaires au profit de dépenses jugées plus futiles ou secondaires. C’est la débrouillardise qui prend le relais pour pouvoir resserrer son budget afin de proposer des prix de cession qui restent relativement abordables. Les chats de race ne sont pas des sacs Louis Vuitton réservés à une clientèle à part ! Des contrats de partenariats avec des entreprises peuvent également aider. J’ai également la chance d’avoir tout près de chez moi une clinique vétérinaire qui fait mon suivi d’élevage où une équipe compétente et dévouée propose des prestations aux honoraires raisonnables (par rapport à d’autres).
Merci de m’avoir lu !
Élia
Chatterie de La Gavottine
Seine-et-Marne